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#7 Les prémices du Carnaval : la Fête des Fous

Photo du rédacteur: Journal AgoraJournal Agora

Même au Moyen-Age, on pensait déjà à se déguiser durant une période précise au courant de l’année. C’était durant la Fête des Fous, où tous les vices étaient permis, jusqu’à se moquer de l’Eglise et en montrant aux individus puissants qu’ils sont également immortels et que leur puissance n’est pas éternelle. C’est pour canaliser ces débordements que l’Eglise institua le carnaval.

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Mais qu’est-ce qu’on y faisait durant cette fête ?

Chaque ville ou village avait ses traditions mais globalement, il s’agissait de se déguiser, de chanter, de danser ou encore de jouer des pièces de théâtre sous formes de satyres afin de se moquer de l’Eglise ou simplement de se libérer des bonnes mœurs pendant un instant. Dans de nombreuses communes, on y élisait un abbé des fous, un évêque des fous, voire même un pape des fous. On y chantait des chansons paillardes, on s’embrassait langoureusement dans les églises, et même de véritables orgies étaient organisées.

A Troyes par exemple, cette fête était marquée par l’obscénité car les habitants, déguisés avec des costumes qui faisaient preuve d’un manque de chasteté pourrait-on dire, avaient l’habitude de fêter l’élection d’un archevêque des fous dont la cérémonie se tenait dans l’église et où c’était les vicaires et clercs qui l’élisaient. Les prêtres durant ces cérémonies devaient entrer au sein de l’église en chantant des chants obscènes tout en étant travestis et barbouillés de lie (dépôt formé dans les liquides fermentés comme le vin ou la bière). Ainsi, pour fêter l’élection de cet archevêque, on y mangeait du boudin, de la saucisse et on y faisait des jeux et farces présentant la plus grande indécence. « A la fin de l'office, l’élu recevait les mêmes honneurs que le prélat véritable, et son aumônier prononçait une bénédiction, dans laquelle il demandait pour les assistants : le mal de foie, une banne de pardons, vingt bannes de maux de dents, et deux doigts de teigne sous le menton. ».

Dans certaines villes, le mot d’ordre était « buvez, déshabillez-vous, montrez vos seins, montrez vos fesses, encanaillez-vous ». On y mangeait sur l’autel dans les églises, on entrait dans les couvents en détruisant les portes et les meubles. Même les moniales s’y prêtaient au jeu en portant des masques couverts de poils et rendant les jeunes hommes fous de désir.

C’était une fête permettant à chacun de profiter de tous les plaisirs et débauches avant le temps de Carême où prière, jeûne et abstinence sont de rigueur.
Mais comment expliquer que l’Eglise soutenait cette fête ? En réalité, cette fête se base sur des fêtes plus anciennes datant de l’époque romaine, notamment les Lupercales, et donc il ne s’agit pas de priver les fidèles d’une telle tradition. De plus, cette fête est considérée comme un temps indispensable pour le peuple qui a la possibilité de se libérer du carcan de la bienséance, des bonnes mœurs, pour laisser place à la débauche et aux excès.


Inès Toiron

Sources :





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